28/10/21

L’avis du citoyen est essentiel pour stopper la résistance aux antimicrobiens

antibiotics
Des antibiotiques Crédit image: Pixfuel, Free for commercial use

Lecture rapide

  • La résistance aux antimicrobiens pourrait plonger 24 millions de gens dans l'extrême pauvreté d'ici 2030
  • Un rapport recommande que les données générées par les citoyens soient utilisées pour la combattre
  • Selon les experts, ces données pourraient aider à concevoir des interventions appropriées

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[NAIROBI] Lesdonnéesgénérées par les populations pourraient aider à lutter contre le mauvais usage des médicaments et à prévenir la résistance aux antimicrobiens (RAM). C’est du moins ce qu’indique un rapport duGlobal Partnership for Sustainable Development Data[1](GPSDD).

Selon ce rapport, la RAM pourrait plonger jusqu’à 24 millions de personnes dans l’extrême pauvreté et causer environ dix millions de décès par an d’ici 2050 à l’échelle mondiale.

La RAM survient lorsque des micro-organismes, y compris des bactéries et des virus, deviennent résistants à un agent antimicrobien qui avait auparavant été efficace contre eux.

Cela rend les médicaments inefficaces et les infections plus difficiles à traiter, augmentant le risque de transmission demaladieset de maladies graves.

“La RAM est une pandémie croissante, et ses résultats seront dévastateurs si elle n’est pas atténuée, en particulier pour les pays à revenu intermédiaire et faible”

Samuel Kariuki, Kenya Medical Research Institute

Le rapport indique que les pays s’appuient sur les données de surveillance pour suivre la RAM, mais la plupart des pays africains ne génèrent pas de telles données, ce qui fait manquer des occasions de lutter contre le problème.

«Les数据generees par Les citoyen donnent盟x communautés l’opportunité de partager leurs points de vue et leurs expériences. Il est participatif et parle des vrais défis auxquels sont confrontés les citoyens », déclare Karen Bett, responsable despolitiques, de l’équité et de l’inclusion des données au GPSDD, qui a produit le rapport en partenariat avec l’Africa’s Voices Foundation.

Selon le rapport, les données générées par les populations pourraient augmenter la capacité des travailleurs de lasantéresponsabiliser les患者et à lutter contre la désinformation sur les antibiotiques.

Dans le cadre d’un projet mis en œuvre entre août 2020 et juillet 2021 au Kenya, les chercheurs ont mobilisé les populations à travers 40 émissions de radio interactives, plus de 20 000 SMS, 48 discussions de groupe d’auditeurs et 16 entretiens pour recueillir des données qui pourraient apporter des solutions pour lutter contre la RAM.

D’après l’étude, 78 pour cent des personnes interrogées dans les comtés de Bungoma, Kiambu et Kilifi ont déclaré qu’elles savaient peu ou ne savaient rien sur la RAM. Karen Bett confie à SciDev.Net que de telles méthodes de génération de donnéesrenforcent la capacitédes populations en tant que co-créatrices à produire et analyser des données pour développer des solutions aux défis auxquels elles sont confrontées.

« Nous avons désespérément besoin de données sur la RAM. S’appuyer uniquement sur les données de surveillance ne sera jamais suffisant pour orienter l’élaboration des politiques », explique-t-elle.

Actuellement, les statistiques sur la résistance aux antimicrobiens n’existent qu’au niveau mondial, en raison de l’infrastructure de surveillance et dessystèmesde notification limités dans les pays africains, ajoute Karen Bett.

Pandémie croissante

« La capacité des laboratoires doit donc être renforcée pour nous fournir des données de surveillance suffisantes et garantir que les populations ne reçoivent des antibiotiques que lorsqu’elles en ont besoin après des examens de laboratoire », souligne cette dernière.

Lors d’une réunion virtuelle tenue le 30 septembre dernier pour lancer ce rapport, Samuel Kariuki, directeur général par intérim duKenya Medical Research Institute, a déclaré que les communautés disposent de données précieuses qui ont été longtemps négligées dans l’élaboration des politiques.

« La RAM est une pandémie croissante, et ses résultats seront dévastateurs si elle n’est pas atténuée, en particulier pour les pays à revenu intermédiaire et faible », affirme Samuel Kariuki.

Ce最后的ajoute,«le融洽装饰音管你们citoyens peuvent générer des données qui peuvent guider des interventions de santé appropriées ».

Simon Kibias, chef par intérim de la direction des normes de santé, de l’assurance qualité et de la réglementation au ministère de la Santé du Kenya, soutient que laCOVID-19a entraîné une augmentation de l’automédication et que les patients sont devenus plus sensibles aux infections résultant de la RAM. « Il est plus facile de prévenir que de traiter les infections. Les interventions doivent être guidées par des données collectées au niveau national et appliquées par des programmes de gestion rigoureux », indique-t-il.

Rashid Aman, secrétaire administratif en chef du ministère kenyan de la Santé, rappelle que la RAM est l’une des menaces de santé publique les plus complexes et il faut des actions bien coordonnées entre les secteurs, les disciplines et les institutions pour la combattre.

Benjamin Avusevwa, directeur de la coordination et des méthodes statistiques au Bureau national des statistiques du Kenya souligne pour sa part que les bases de données nationales présentent des lacunes que les données générées par les populations pourraient combler.

A en croire ce dernier, le Bureau national des statistiques du Kenya envisage de développer un critère de qualité pour inclure les données générées par les populations dans les statistiques officielles.

La version originale de cet article a été produite par l’édition de langue anglaise de SciDev.Net pour l’Afrique subsaharienne.

Références

[1]Partenariat mondial pour les données sur le développement durable